I never asked for all of this to happen. I never said anything about it because I am afraid. And that is exactly what you don't understand about this: We victims are constantly living in fear, because we know they have control over us. They know where to hit exactly where it hurts, because they know us more than anyone else.
Problem is, they take advantage of our fear to threaten us.
"She was young and all she had was the city"
"In the night she hears him calling. In the night she's dancing to relieve the pain."
"Dollar bills and tears keep falling down her face, she'll never walk away."
Je n'arrive pas à me regarder sur le miroir.
Et même si j'essaie, même si j'essaie de ne pas détourner le regard du mieux que je ne le peux, je n'y arrive pas. Il n'y a rien qui arrive à me faire changer d'avis sur moi-même: je suis sale, je suis une pourriture, je suis polluée, une fille complètement dégueulasse et je ne mérite pas de compassion. Tout ceci est de ma faute, même si je sais clairement que non. Je n'ai jamais demandé à ce que ça se produise, je n'ai jamais rien fait, rien dit. Pourquoi est-ce qu'il fallait qu'il s'en prenne à moi? Qu'ai-je bien fait pour mériter cela? Je ne me rappelle pas d'avoir été mauvaise. Je sais faire la différence entre ce qui est bon et mauvais, et pourtant, je fais toujours le bon. Alors pourquoi est-ce qu'il doit m'infliger le mal? Je baisse les yeux, regardant vaguement mon corps sur le miroir. Cela doit faire près de six ans que je n'arrive plus à regarder mon visage car je n'arrive pas à croire que la personne qui se trouve devant ce miroir est nulle autre que moi.
Une fois ma chemise retirée, mes pantalons baissés, je me trouve nue dans cette immense salle de bain et ouvre le robinet du bain, regardant l'eau couler peu à peu, encore et encore. Pour un moment, je me retrouve à trouver que l'eau est très transparente, chose qui me fait penser à quel point que la vie serait beaucoup plus facile si j'étais aussi transparente que l'eau elle-même. Je n'aurais jamais dû garder un tel secret, je n'aurais pas dû me tuer de l'intérieur de cette manière, me considérer comme un pur déchet inutile, me réduisant moi-même à un pur et simple objet. Inutile, sans valeur, ephémère. Il doit être environ neuf heures du matin. Je n'arrive plus à dormir, mon corps ne supporte plus les drogues que lui donne et la seule manière de me calmer en ce moment est en prenant un bain chaud. Je n'arrive pas à penser à une autre manière. De toute façon, il n'y a rien de mieux à faire, c'est un moment calme à la maison parce qu'il n'y a personne d'autre autre que les domestiques. De nouveau, je suis seule, j'ai un temps pour moi-même. Un temps pour moi seule, mais pour quoi faire? À quoi ça sert de me préoccuper de moi, de toute façon, si je suis déjà un objet dont le seul but est de plaire aux autres?
Une fois le bain rempli, je m'y glisse enfin. L'exquisite sensation de l'eau chaude recouvre ma peau, et la chaleur envahit chaque partie de mon corps. La légère sensation de brûlure à la fois douloureuse et exquise me fait revenir à la réalité, et j'ai la chair de poule. Les yeux clos, j'inspire profondément avant de tout expirer d'un coup, tendant la main pour prendre une éponge plus loin que je glisse dans l'eau, la laissant absorber toute l'eau qu'elle peut absorber. Je commence à frotter.
Et je frotte, encore et encore, je ne peux m'arrêter. Je frotte jusqu'à ce que ma peau rougisse, jusqu'à avoir mal, jusqu'à y voir quelques marques de sang, jusqu'à remarquer que mon champ de vision est bloqué par toutes mes larmes, une profonde tristesse qui s'empare de moi à chaque fois que je frotte mon corps. Encore et encore, je frotte, jusqu'à ce que j'en échappe des sanglots, me maudissant pour être telle que je suis.
Je suis sale.
"He sang a song when he did it."
"He was cold and he was so unforgiving."
I want it to end. But I can't make it end.
I don't want him to hurt my precious little brother.